Le débat qui a agité les réseaux sociaux et les médias en cet été de sécheresse record (2022) est avant tout politique, et les chiffres à l’origine de ces débats sont erronés, à priori tirés de leur contexte et d’un rapport du siècle précédent.
En consultant l’accord cadre signé par la FFGolf et les ministères de la transition écologique, des Sports et de l’Agriculture, nous pouvons lire qu’en cas de sécheresse niveau alerte ou alerte renforcée, les arrosages sont nettement limités (plus que sur tous les autres terrains de sport), et qu’en cas de niveau crise, les golfs peuvent continuer à arroser SEULEMENT les greens, et non pas tout le parcours, et a 30% des besoins habituels.
Les greens sont les petites zones autour des trous qui représentent 1 a 2 ha pour un golf 18 trous. Ils représentent 1 à 2% de la surface totale de la plupart des golfs. On arrive donc à 60 à 100nm2 par nuit pour un 18 trous.Sur moins de 700 golfs en France (dont environ 1/3 n’a qu’un parcours 9 trous) cela représente environ 700 ha.
Si les greens ne restent pas vivant (verts), le jeu a cet endroit n’est pas possible (le putting : la balle roule), et il faut environ 6 mois pour reconstruire ces zones. Les 98 ou 99% du reste de la surface du golf peuvent se jouer « jaunes », et le gazon, plus résistant à ces endroits, reverdira avec le retour de la pluie.
Il faut savoir aussi que moins de 10% des golfs arrosent à l’eau potable, et ce chiffre est en constante diminution. Plus de 90% des golfs arrosent avec de l’eau « impropre à la consommation ».
Beaucoup de golf ont un forage ou pompent dans le milieu naturel (rivière), souvent en complément de récupération d’eau de pluie dans des bassins. Moins de 10% des golfs sont en REUSE, utilisent uniquement de l’eau recyclée, qui vient d’une station d’épuration ou d’usines proches. Ce procédé se développe de plus en plus, même si la législation française est plus contraignante que celle de nos voisins européens, pour pourvoir développer cette pratique. D’autres contraintes s’ajoutent à cette pratique, comme l’éloignement d’un site rejetant des eaux usées.
Dès 1986, la FFGolf a créé une commission environnement, pour réfléchir et proposer des solutions pour limiter l’impact des golfs sur l’environnement.
Des travaux ont été engagés depuis les sécheresses de 2003 et 2005, avec tous les Ministères concernés quelle que soit leur couleur politique, pour construire une gestion raisonnée de la ressource en eau. La Fédération française de golf a signé par anticipation et en concertation, avec les Ministères des Sports, de la Transition écologique et de l’Agriculture et de l’alimentation un Accord-Cadre « Golf et Environnement ». Accords cadre régulièrement renouvelés, quelle que soit la couleur politique des dirigeants successifs.
Il faut aussi remettre le débat à sa place : le golf est de moins en moins un sport « de riche ». Nous ne sommes plus dans les années 1930 où il est vrai qu’il était réservé à une élite, dans des clubs fermés (comme le tennis, l’équitation, et nombre de sports à cette époque …).
Rappelons que le Golf est le 5ème sport individuel en France et qu’il fait partie des disciplines Olympiques de 2024.
Aujourd’hui la grande majorité des clubs sont ouverts à tous, il est possible de taper des balles pendant une heure pour 3 ou 4€, avec des clubs prêtés. Dans la plupart des clubs il n’y a plus de dress code imposé (et les vêtements de golfs ressemblent de plus en plus aux vêtements techniques des autres sports). Jouer au golf revient aujourd’hui moins cher que fumer. Pour les enfants, les écoles de golfs coûtent moins cher que le poney club…
Et certaines marques de distributeurs proposent du matériel très abordable.
Beaucoup de golfs accueillent des scolaires, des centres aérés, des institutions médico-sociales, le Handigolf est un vecteur d’inclusion et de rétablissement incroyable. Le golf a un apport pour la santé et la convivialité indéniable, en particulier auprès de beaucoup de retraités, dont beaucoup sont issus de classes économiques moyennes.
Mais l’existence des golfs a aussi un intérêt écologique démontré et reconnu : par leurs grandes étendues de gazon, verts la plupart de l’année (contrairement à des champs agricoles) les golfs sont des puits de carbone très importants, des îlots de fraîcheur dans ou près des villes. Les golfs sont souvent agrémentés de nombreuses plantations d’arbres. Ils créent ou préservent des zones humides.
Les zones de jeu (départs, fairways et greens) représentent 25 a 50% de la superficie totale. Le reste est laissé à l’état sauvage, avec des fauches souvent une seule fois par an.
Le Muséum National d’Histoire Naturelle a développé un programme avec la FFGolf, pour faire depuis quelques années des inventaires de biodiversité, faune et flore, sur les golfs volontaires (plus de 100 golfs engagés ou labellisés en France, chiffre en progression constante). Les résultats sont plus qu’encourageants, le nombre d’espèces hébergées et préservées est impressionnant, on y trouve des espèces rares et protégées.
Le gazon est aussi le filtre naturel le plus efficace pour l’eau qui repartira vers les nappes phréatiques.
Aux détracteurs qui vilipendent le golf a des fins politiques, nous proposons de venir voir sur place les étendus de nature, la biodiversité, la convivialité et le sport-santé que procure le golf, mis à disposition de qui veut se mettre à ce sport passionnant.